Des symptômes étranges

Ça commence souvent par les murs qui se mettent à bouger en continu. Le sentiment d’être instable ou ivre dès que l’on bouge. Les visages des personnes que l’on croise en marchant sont flous au point de devoir s’arrêter pour les reconnaître. En mouvement, il devient impossible de lire les panneaux de circulation pour la même raison : le flou. 

Les symptômes des déficits vestibulaires bilatéraux :Bonhomme tombe

  • Un trouble de l’équilibre qui apparaît à chaque fois que le patient ferme les yeux ou qu’il se déplace dans une zone d’obscurité et même de pénombre : l’ataxie vestibulaire.
  • Un flou visuel qui apparaît dès qu’il bouge la tête : l’oscillopsie.Image flou

 

 

Vidéo présentant une simulation d'oscillopsie :

Les patients ne stabilisent plus l’image sur la rétine et l’image est donc floue, flottante et saccadée (un peu comme si l’on réalisait un mouvement panoramique rapide avec une caméra sans stabilisateur).

Il existe des facteurs aggravants comme la fatigue, l’obscurité, l’immersion dans l’eau ou la marche dans un environnement difficile (foule, terrain instable, rayonnages…).

Devant de tels symptômes le praticien fait réaliser des examens vestibulaires cliniques qui vont confirmer ou infirmer le diagnostic de vestibulopathie bilatérale.

Une histoire d’équilibre et de « vestibule »

Le sens de l’équilibre chez l’Homme est une fonction complexe qui résulte d’informations sensorielles provenant de trois sources principales :

  • Le vestibule situé dans l’oreille interne (ou labyrinthe) ; il y en a un dans chacune des deux oreilles. Il contient des capteurs qui mesurent les accélérations, les inclinaisons et les rotations de la tête. Ces informations sensorielles sont transmises par le nerf vestibulaire au tronc cérébral puis au cervelet et au cerveau.
  • La vue nous offre des repères par rapport à l’environnement qui nous entoure, aux choses avec lesquelles nous interagissons. Ces informations contribuent très clairement à notre représentation mentale de l’axe vertical indispensable à l’équilibration. Nous pouvons tous, y compris avec deux vestibules opérationels, être mis en difficulté lorsque ces références visuelles sont absentes ou trompeuses.
  • Nos muscles, nos tendons, les ligaments de nos articulations, la peau et en particulier celle de la plante des pieds, nos organes de façon générale, disposent de récepteurs sensibles à l’étirement ou à la pression ; ces capteurs donnent en permanence des informations sur leur position, la vitesse de leur mouvement ou encore leur verticalité. Ces informations sont indispensables à l’équilibration.

 

Notre maîtrise de l’équilibre est le résultat d’allers et retours incessants entre notre cerveau, notre cervelet, nos muscles et l’ensemble de nos capteurs qui fournissent les informations sur l’environnement, la position de notre corps dans cet environnement et sur la conscience que nous en avons.

En cas de déficit vestibulaire bilatéral, on compte beaucoup sur les suppléances par la vision et par le sens du mouvement musculaire pour la vie quotidienne.

C’est très fatigant et parfois démoralisant mais il faut garder confiance en soi, c’est le propre de la vie.

Patience, adaptation, habituation et compensation sont les éléments fondamentaux du processus général de réadaptation.

Si les suppléances sensorielles sont perturbées de façon transitoire (obscurité, sol instable…) ou durable, tout est alors beaucoup plus difficile.

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/05/2024