acide aminé :

Molécule comportant un groupe carboxyle et un groupe fonctionnel amine. En biochimie, les acides aminés constituent les protéines, en s’associant dans un ordre précis et spécifique.

actimétrique :

Relatif à l’actimétrie : analyse et enregistrement des mouvements du corps pendant le sommeil.

acuité visuelle dynamique (AVD) :

Le terme d’acuité visuelle dynamique couvre deux méthodologies différentes de mesure de l’acuité visuelle : d’une part une mesure faite tête fixe et cible visuelle en mouvement et d’autre part une mesure faite tête en mouvement et cible visuelle fixe. C’est cette dernière qui est utilisée dans l’exploration des plaintes de vertiges et particulièrement des oscillopsies.

ampoule :

Partie renflée des canaux semi-circulaires du vestibule. A sa partie basale existe une saillie, la crête ampullaire qui recouvre l’épithélium sensoriel et sur laquelle vient s’enchâsser la cupule.

anti-cardiolipines :

Ce sont des auto-anticorps produits par le système immunitaire contre les phospholipides de la membrane des plaquettes sanguines (responsable de la coagulation).

aréflexie :

Absence ou abolition d’un réflexe. Pour le système vestibulaire, l’aréflexie signifie une absence de nystagmus à la stimulation calorique ou rotatoire pendulaire, ou encore une absence de réaction posturale lors des stimulations vestibulaires. Lors de l’épreuve calorique bithermique, l’aréflexie peut être constatée pour un seul vestibule (aux deux températures de stimulation) : l’aréflexie est donc unilatérale. Elle peut être constatée pour les deux vestibules (et aux deux températures de stimulation) : l’aréflexie est donc bilatérale. Lors de l’épreuve rotatoire, l’aréflexie unilatérale compensée passe inaperçue (phénomène de Ruttin), seule l’aréflexie bilatérale sera mise en évidence.

ataxie :

Incoordination d’origine neurologique des mouvements volontaires. On distingue habituellement l'ataxie statique lorsque la station debout est altérée, l'ataxie locomotrice altérant la marche et l'ataxie cinétique avec dégradation des mouvements volontaires. Les ataxies ont pour origine un déficit cérébelleux, vestibulaire, sensitif ou une atteinte frontale.

atélectasie vestibulaire :

Effondrement du labyrinthe membraneux au niveau des murs des ampoules et de l’utricule. Les premiers symptômes de l’atélectasie vestibulaire peuvent être paroxystiques ou insidieux. La forme paroxystique est similaire à la névrite vestibulaire, les patients présentant un vertige soudain de plusieurs jours sans symptômes cochléaires ou neurologiques, suivi par un déséquilibre chronique. Faire la distinction clinique entre ces deux entités n'était possible qu'en histopathologie. En revanche, la forme insidieuse se caractérise par un début subtil de vertige, suivi d’instabilité chronique ou de vertige transitoire. Aujourd’hui, cet effondrement du labyrinthe membraneux se voit à l’IRM 3 T, FLAIR, quatre heures après injection de gadolinium.

atrophie :

Diminution de volume, à priori réversible, d’une masse cellulaire. Par extension, toute réduction volumétrique et fonctionnelle d’un organe, d’un tissu, dans la mesure où elle est acquise.

auto-immune (maladie) :

Maladie ou atteinte associée à la présence d’auto-anticorps et résultant d’un dysfonctionnement du système immunitaire conduisant ce dernier à s’attaquer (via les auto-anticorps) aux constituants normaux de l’organisme.

biofeedback :

Voir feedback

catécholamine :

Substance endogène impliquée dans la transmission de l’influx nerveux entre les neurones. Il s’agit de la noradrénaline, l’adrénaline ou la dopamine.

cervelet :

Situé sous le cerveau, à l'arrière du crâne, dans la région occipitale, c'est un centre nerveux qui communique avec l'ensemble du système nerveux. Il contrôle l’équilibre, le tonus musculaire et les mouvements automatiques.

chronobiologie :

Terme général regroupant l’étude des phénomènes biologiques en tenant compte du facteur temps et des activités rythmiques. C’est donc l’étude des rythmes biologiques dans l’organisme, des mécanismes de régulation des horloges internes et de l’effet de leur dérèglement sur la santé.

cognitif (trouble) :

Les troubles cognitifs incluent, par exemple, les troubles de la mémoire, de l’attention, de la perception et du raisonnement. Des études épidémiologiques indiquent que les troubles cognitifs dans les atteintes vestibulaires ne sont pas rares.

cognition spatiale :

C’est la faculté mentale permettant de se représenter l'espace, de connaître les propriétés spatiales de son environnement, de manipuler des informations spatiales et d’utiliser des concepts relatifs à cette notion.

diplopie :

Perception visuelle dédoublée d’un objet unique, c’est donc le fait de voir double, avec deux images au lieu d’une. Elle est liée à un problème au niveau des muscles qui contrôlent l’œil ou des nerfs qui stimulent ces muscles. Elle peut toucher un œil (diplopie monoculaire), ou les deux (diplopie binoculaire).

endogène :

Qui prend naissance à l’intérieur.

endolymphatique :

Le système endolymphatique (sac et canal endolymphatiques) est situé en dérivation sur le labyrinthe membraneux postérieur formé de l’utricule, du saccule, des canaux semi-circulaires et du système endolymphatique. Le labyrinthe membraneux comporte en outre le labyrinthe membraneux antérieur ou canal cochléaire. Le labyrinthe membraneux est empli d’endolymphe (fluide riche en potassium et pauvre en sodium qui baigne les récepteurs sensoriels de l’équilibration et de l’audition), et est séparé du labyrinthe osseux par la périlymphe.

équilibration :

Fonction grâce à laquelle est maintenu à chaque instant l’équilibre du corps en condition statique (immobilité) et dynamique (lors des déplacements dans l’espace). Les systèmes d’équilibration statique sont à l’origine de réactions compensatrices qui stabilisent la position fondamentale, antigravitaire (station debout). Ils nécessitent l’intégrité de l’appareil locomoteur. Ils préservent l’équilibre lors des changements de position de la tête ou des bras. Les réactions d’équilibration dynamique interviennent lors des perturbations posturales plus intenses, ou lorsque les conditions d’équilibre sont plus exigeantes : marche sur une poutre par exemple.

équilibre :

Résultat de la fonction d’équilibration, c’est-à-dire des moyens permettant à un organisme vivant de maintenir son équilibre physique (et physiologique). Equilibre vient du mot latin æquus, égal, et libra, qui signifie balance. C’est donc l’état de repos stable d’un système obtenu par l’égalité de deux forces qui s’opposent. La perte de l'équilibre, du contrôle de la posture, de la trajectoire et de la direction que l'on voulait atteindre sont des paramètres physiques mesurables par les méthodes de la posturologie et d’analyse du mouvement.

feedback :

Terme anglais signifiant rétroaction, retour informatif. On parle ainsi de feedback sensoriel (ex. donner une information visuelle, auditive) dans les protocoles de rééducation vestibulaire visant à améliorer le contrôle postural d’un patient vestibulaire ou d’un sujet âgé.

flocculus :

Lobule cérébelleux appartenant au lobe latéral et situé à la face antérieure du cervelet.

 

gravité, gravitaxie :

Newton énonça en 1687 l’expression de la force d’attraction gravitationnelle s’exerçant entre deux corps sous l’effet de leur masse. La gravitaxie est un mouvement dirigé en réponse à la force gravitationnelle (la force de gravité), détectée par des récepteurs spécialisés de l’oreille interne, les récepteurs utriculaires et sacculaires. L’évolution a probablement débuté par une simple différentiation du haut et du bas par des capteurs sensibles à la gravité terrestre, invariant physique qui a accompagné l'apparition de la vie sur terre. Des capteurs plus sensibles aux variations d'accélérations linéaires et angulaires dans les trois plans de l'espace se sont développés avec l’accroissement des vitesses de déplacement.

head impulse test (HIT):

Test impulsionnel de la tête ou test de Halmagyi permettant d’évaluer l’efficacité du reflexe vestibulo-oculaire à haute vitesse de stimulation pour chacun des trois canaux semi-circulaires des deux vestibules.

hématologie :

Spécialité de la médecine qui étudie le sang et les éléments qui le constitue (globules rouges et blancs, plaquettes sanguines) , la lymphe et les organes les secrétant (les organes hématopoïétiques) ainsi que leurs maladies.

hémi-négligence :

Anomalie due à une lésion de l'un des hémisphères cérébraux et qui conduit la personne atteinte à négliger, "oublier" la moitié de l'espace qui l'entoure. La lésion empêche le cerveau de répondre aux signaux qui lui sont présentés du côté opposé à celui qui est touché.

hippocampe :

Structure du cerveau des vertébrés faisant partie du système limbique. L’hippocampe joue un rôle majeur dans la mémoire à court terme et dans la mémoire à long terme, ainsi que dans la mémoire spatiale. Dans le cerveau des primates, l’hippocampe est une structure paire située dans les lobes temporaux médians. L’hippocampe contient des cellules de lieu, qui permettent un codage de la position de l’animal dans son environnement.

homocystéine :

Acide aminé, issu de la méthionine, extrêmement réactif et toxique pour les parois vasculaires.

hypergravité :

Condition dans laquelle la force de gravité est supérieure à celle de la surface de la Terre. Ceci est exprimé comme étant supérieure à 1 g.

Voir gravité.

hydrops :

Hydrops, ou hydropisie, signifie « inondation », « œdème » d’un liquide, augmentation de son volume. L’hydrops endolymphatique est à la fois une augmentation de volume, de pression de l’endolymphe et une modification de sa composition ionique.

idiopathique :

La cause de la maladie est inconnue.

implant vestibulaire :

Neuroprothèse vestibulaire destinée aux patients avec une perte vestibulaire bilatérale totale dont le principe est fondé sur celui de l’implant cochléaire proposé pour les patients atteints de surdité importante. L’implant se compose d’un capteur de mouvements fixé sur le crâne, d’un processeur qui transforme ces informations en signaux électriques, jouant ainsi le rôle de l’oreille interne défaillante, et d’électrodes implantées à proximité du nerf vestibulaire. Les signaux électriques générés par le processeur sont transmis au nerf vestibulaire via les électrodes, puis parviennent au cerveau.

Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) :

Technique d'imagerie médicale basée sur le champ magnétique émis par une modification de l’état des atomes d’hydrogène soumis préalablement à un champ magnétique. Elle permet d'obtenir des vues en deux ou en trois dimensions de l'intérieur du corps de façon non invasive avec une résolution en contraste relativement élevée. Modalité de l’imagerie principale dans le monde médical des vertiges. Elle contribue à éliminer les diagnostics différentiels (pathologie rétro-cochléaire, causes centrales, inflammation ou saignement intralabyrinthique). Elle permet de visualiser l’hydrops endolymphatique et d’apporter des arguments de diagnostic positif. Dans une séquence 3D-FLAIR et 4 heures après l’injection intraveineuse de gadolinium on peut également visualiser le compartiment endolymphatique vestibulaire mais aussi cochléaire par la diffusion du produit de contraste dans la périlymphe.

ischémie :

Diminution ou arrêt de la circulation artérielle dans un territoire localisé du corps.

maladie de Menière :

Affection récurrente et paroxystique de l’oreille interne associant vertiges rotatoires, hypoacousie et acouphènes. Évoluant par crises, cette affection est longtemps unilatérale, atteignant parfois (20-40%) l’autre oreille après une dizaine d’années d’évolution. Certains éléments de l’audiométrie, des potentiels évoqués* et de l’examen vestibulaire paraissent très évocateurs. Le substratum physiopathologique serait un hydrops endolymphatique. Aujourd’hui, l’hydrops peut être confirmé par l’IRM 3T quatre heures après injection de gadolinium.

Les examens audiométrique et impédancemétrique confirmeront l’hypoacousie unilatérale de perception, dont le profil est généralement horizontal ou montrant une atteinte plus marquée sur les fréquences graves. Cette hypoacousie est de type endocochléaire (car elle recrute sur le critère des seuils de réflexes stapédiens). L’épreuve vocale sera généralement bonne, les seuils correspondant aux seuils tonaux. Un test audiométrique osmotique au glycérol permet d’affirmer l’hydrops trois heures après la prise de 1,5 g/Kg de glycérine et d’eau. On pourra réaliser ce test avec une perfusion de mannitol ou une injection intraveineuse de Réparil. On considérera le test comme positif s’il existe une amélioration des seuils auditifs tonaux de 10 dB sur trois fréquences d’octave voisines (p. ex. 250, 500 et 1000 Hz) ou de 15 dB sur deux fréquences.

mécanorécepteur :

Récepteur sensoriel (sous forme de corpuscule) qui réagit à la pression mécanique ou aux distorsions. Les mécanorécepteurs sont présents dans tout le corps.

navigation/orientation spatiale :

Capacité à se déplacer dans l’environnement en extrayant des points de repères extérieurs (informations visuelles, allocentrées) et en les intégrant avec des informations issues de ses propres déplacements (informations idiothétiques, égocentrées) afin de construire une carte spatiale qui peut être mémorisée. L’hippocampe, une structure cérébrale importante pour les capacités de navigation et de mémoire spatiale, fonctionne de concert avec de nombreuses structures sous-corticales et corticales impliquées dans le codage multisensoriel du mouvement. Les informations vestibulaires font partie des informations idiothétiques qui sont importantes pour encoder précisément les déplacements, car elles permettent de coder les translations et les rotations du corps lors de la locomotion et lors des déplacements passifs du corps (dans une voiture par exemple). Les patients avec des atteintes vestibulaires ont en général de moins bonnes performances de navigation spatiale, du fait d’un problème d’encodage des déplacements par les capteurs vestibulaires et visuels et d’une construction altérée des cartes cognitives de l’espace.

neuromédiateur :

Substance chimique de l'organisme permettant aux cellules nerveuses de transmettre leurs messages. Présente dans l’élément présynaptique (ainsi que ses précurseurs et les enzymes nécessaires à sa synthèse), la substance est libérée dans l’espace synaptique par l’arrivée d’un influx nerveux et elle active électivement son récepteur post-synaptique.

neuroprothèse :

Dispositif électronique ou électromécanique relié au système nerveux permettant de remplacer un organe défectueux.

noyaux suprachiasmatiques :

Ce sont deux structures nerveuses, situées à la base de l'hypothalamus, au-dessus du chiasma optique (d'où leur nom). Ils jouent un rôle d'horloge biologique> pour lesrythmes circadiens (sur 24 heures, comme le sommeil, l'appétit, ou la température corporelle).

nystagmus :

Vient d’un mot grec signifiant « Je m’incline », qui décrit le mouvement de tête du sujet assis qui s’endort, baisse la tête doucement, et se réveille brusquement en relevant la tête. Le nystagmus est asymétrique car il est formé d’une succession de mouvements oculaires, ou secousses nystagmiques, composées d’une phase lente, suivie d’une phase de retour rapide dans la direction opposée. La notion de nystagmus a cependant été étendue à des mouvements oculaires dont les phases ont les mêmes vitesses, appelé nystagmus pendulaire. On définit le nystagmus par les caractéristiques de ses secousses nystagmiques. Elles sont caractérisées d’une part par leur direction et leur sens, et d’autre part par leur intensité. On distingue les nystagmus congruents (égaux sur les deux yeux) et les nystagmus incongruents. Les nystagmus sont tous, par essence, involontaires.

La direction d’un nystagmus est la direction dans laquelle l’œil se déplace : horizontale, verticale, rotatoire, ou mixte (exemple : nystagmus horizontal rotatoire). On précisera toujours le sens comme étant celui de la phase rapide, plus facile à distinguer en clinique. Un nystagmus horizontal gauche est formé de secousses battant dans la direction horizontale, et dont la phase rapide est dirigée vers la gauche.

oculomotricité :

Mobilité des yeux à l'intérieur des orbites, l'oculomotricité est assurée grâce à deux types d'organes : les muscles et les nerfs oculomoteurs. Elle permet la vision binoculaire

olive bulbaire :

Renflement ovale du bulbe rachidien renfermant les noyaux olivaires transmettant au cervelet les informations d’étirement des muscles et articulations.

optocinétique :

Lié aux mouvements des yeux.

optocinétique (réflexe):

Réponse réflexe motrice oculaire de stabilisation des images sur la rétine déclenchée par un déplacement cohérent de l’environnement visuel (stimulation optocinétique ou flux optique). Les stimulations optocinétiques font naître un nystagmus optocinétique qui comprend des phases lentes dans la même direction que le déplacement du champ visuel et des phases rapides interrompant ces phases lentes pour ramener l’œil dans la direction opposée. La direction des phases lentes du nystagmus optocinétique est opposée à celle du réflexe vestibulo-oculaire*. En clinique il est facile de provoquer un tel nystagmus* par le déplacement horizontal d’une surface de papier marquée de raies verticales. Le nystagmus optocinétique est un bon test clinique pour le diagnostic d’anomalie oculomotrice.

oscillopsie :

Sensation d’oscillation du monde visuel ou de flou visuel déclenchée normalement lorsque la vitesse de fusion est dépassée (quand une image visuelle se déplace trop vite). L’oscillopsie peut être déclenchée pathologiquement par les mouvements brusques mais naturels de la tête, soit volontaires, soit ceux qui accompagnent la marche. Le sujet voit flou uniquement lors des mouvements de la tête. Dans la rue, par exemple, il doit s’arrêter pour reconnaître quelqu’un ou regarder une vitrine. Ce phénomène est la conséquence de la perte du pilotage automatique de la position des yeux dans l’espace, maintenant la stabilité du monde visuel. Généralement, il s’agit de la conséquence de la perte unilatérale d’un organe vestibulaire et de la réduction du gain du réflexe vestibulo-oculaire qui en résulte, induisant un déplacement des images sur la rétine lors des mouvements rapides de la tête. Il peut s’agir aussi de la perte bilatérale des fonctions vestibulaires périphériques ou de lésions du tronc cérébral ou du cervelet*.

otolithiques (symptômes) :

Plainte du patient en cas de désordres otolithiques, incluant une impression, de tangage, de marcher sur un sol instable, incliné ou mou ; de s’enfoncer dans le sol, en marchant, dans l’ascenseur, en descendant du train, de manquer de freins au feu rouge ; d’être emporté dans les virages ; d’inclinaison du lit, ou que le lit s’enfonce, une sensation de lévitation ; d’inclinaison de l’environnement visuel, spontanément, selon certaines inclinaisons de la tête, ou de déplacement du véhicule ; de modifications de l’image du corps (généralement devenir plus petit) ; de modification de l’espace environnant (généralement plus grand) ; de modifications de la géométrie des objets. Ces symptômes peuvent être isolés ou accompagnés de réactions neurovégétatives ou d’angoisse.

Deux à trois pourcents des patients vertigineux se plaignent d’une insécurité au volant de leur voiture. Certaines circonstances permettent de reconnaître qu’au-delà des problèmes visuels individuels et au-delà de l’angoisse que génèrent ces propres troubles, il existe de véritables dysfonctionnements vestibulaires otolithiques qui permettent l’estimation du mouvement. Il s’agit d’une mauvaise appréciation de la trajectoire au moment de doubler un autre véhicule ou de se rabattre ou de prendre une bretelle d’autoroute sur la droite ou encore dans les virages (le plus souvent à droite mais quelques fois à gauche) d’autant plus lors de dépassements sur une longue trajectoire de virage. Ces phénomènes sont encore accrus lorsqu’on roule vite sur une autoroute avec un environnement dégagé, par exemple une autoroute en rase campagne. Dans ces conditions, les éléments visuels qui permettent d’estimer la géométrie du lieu deviennent moins pertinents. Le système otolithique devrait dans ces conditions être la source d’information essentielle pour estimer la trajectoire et tous les déplacements du véhicule.

ototoxique :

Se dit des substances qui, incorporées volontairement ou accidentellement, provoquent des altérations de la fonction cochléo-vestibulaire périphérique. D’autres produits toxiques peuvent avoir un impact plus central et ne sont pas dits ototoxiques. Les chefs de file des drogues ototoxiques sont les antibiotiques aminosidiques. Ils déterminent généralement des lésions graves (déficit vestibulaire périphérique bilatéral) avec une atteinte auditive qui n’est pas toujours en rapport. Actuellement, il s’agit surtout de la gentamicine, et de la streptomycine il y a 60 ans. Tous les autres antibiotiques de cette même classe ont potentiellement les mêmes risques toxiques (amikacine, netilmicine, sisomicine et tobramycine). La toxicité de ces antibiotiques est d’autant plus grande que les fonctions rénales du malade sont altérées. L’aréflexie* vestibulaire bilatérale est en général définitive, mais l’équilibre du patient peut être amélioré progressivement par une rééducation vestibulaire visant à augmenter les suppléances visuelles et proprioceptives. D’autres substances sont aussi ototoxiques telles que la quinine (seuil toxique très proche du seuil efficace) et l’aspirine.

pathognomonique :

Qui est caractéristique d’une maladie et qui n’appartient qu’à elle.

planche de Bessou :

Matériel utilisé pour la rééducation proprioceptive.

plasticité neuronale (ou plasticité cérébrale ou neuro-plasticité) :

Faculté du cerveau à récupérer et à se restructurer. Cette capacité adaptative permet au cerveau de récupérer après des traumas, troubles ou lésions mais aussi de réduire l'impact de maladies dégénératives neurologique ou vestibulaire. Elle est à la base des techniques de rééducation.

plateau de Friedman :

Matériel utilisé pour la rééducation proprioceptive.

posturographie :

La performance d’équilibration d’un sujet peut s’analyser au moyen d’approches cinématique (analyse du mouvement) ou dynamique (quantification de forces). La posturographie est une méthode de mesure de l’équilibre postural d’un sujet debout sur une plateforme de forces qui enregistre les variations de forces de pression au sol par l’intermédiaire de jauges de contrainte. Chez le sujet debout au repos, ces variations de forces sont l’image des déplacements du centre de gravité résultant du vecteur gravitaire et des forces de réaction musculaire. L’influence de la vision, de la proprioception* et du cutané plantaire dans la régulation posturale peut être appréhendée en modifiant le contexte environnemental (yeux ouverts vs. yeux fermés vs. yeux ouverts dans l’obscurité ; support avec ou sans mousse), de même que le rôle des facteurs attentionnels et/ou émotionnels en demandant au sujet d’effectuer une tâche cognitive (calcul mental, imagerie mentale). La posturographie quantifie les déficits posturaux résultant d’une lésion vestibulaire ainsi que les suppléances sensorielles ou comportementales mises en jeu, mais ce n’est pas un outil pour un diagnostic topographique. En revanche, elle permet de suivre l’évolution des troubles, et donc d’évaluer l’efficacité d’une thérapeutique (pharmacologie, rééducation vestibulaire). Couplée à des méthodes de biofeedback ou de réalité virtuelle, la posturographie permet d’optimiser les processus de compensation vestibulaire et d’apporter des aspects ludiques aux protocoles de rééducation.

posturologie :

Étude de la posture, c’est-à-dire de l’état de l’équilibre* du corps humain, en position debout. C’est aussi l’étude des systèmes sensoriels et sensitifs qui participent au maintien de l’équilibre*.

potentiels évoqués :

En physiologie, un potentiel évoqué se définit comme la modification de l’activité électrique du système nerveux en réponse à une stimulation extérieure qu’elle soit visuelle, auditive, sensitive ou motrice. L’enregistrement des potentiels évoqués renseigne sur le fonctionnement de la voie stimulée. Les voies vestibulo-spinales sont testées par l’enregistrement de potentiels évoqués myogéniques vestibulaires cervicaux, ou potentiels évoqués otolithiques cervicaux aussi nommés sacculo-colliques, ou encore VEMPs en anglais (vestibular-evoked myogenic potentials). Des sons brefs (clics, burst) de forte intensité (plus de 85 dB) activent les récepteurs sacculaires et permettent de tester les réflexes sacculo-colliques empruntant les voies vestibulo-spinales et le nerf spinal accessoire. On peut enregistrer sur les muscles sternocléidomastoïdiens contractés une onde biphasique p13-n23 après la présentation des sons dont on mesure l’amplitude et la latence lors de stimulations séparées de l’oreille droite et gauche. Les mêmes sons activent également les récepteurs utriculaires et permettent de tester les voies utriculo-oculaires par des enregistrements sur la peau couvrant les muscles obliques inférieurs (ocular vestibular-evoked myogenic potentials, oVEMPs).

proprioception :

Sensibilité musculaire (fuseaux neuromusculaires), ligamentaire, tendineuse (récepteurs de Golgi) et articulaire.

proprioception cervicale :

La proprioception des muscles profonds de la nuque est particulièrement riche en fuseaux neuromusculaires et en organes tendineux de Golgi. L’innervation fusoriale est importante et originale dans les muscles dorsaux de la nuque, de même que dans l’innervation capsulaire des articulations des premières vertèbres cervicales. La privation de l’information fusoriale nucale donne un grand tableau de déficit postural. Le récepteur fusorial est un récepteur de longueur (codage statique de la position, statesthésie) et de mouvement (codage du changement de longueur, kinesthésie). Son nombre est très important dans les petits muscles nucaux.

réflexe vestibulo-cervico-oculaire :

La stabilisation du regard met en jeu des informations labyrinthiques (réflexe vestibulo-oculaire), cervicales (réflexe cervico-oculaire) et visuelles (réflexe optocinétique, poursuite lente, saccades). Le réflexe vestibulo-cervico-oculaire est obtenu lorsqu’un sujet, les yeux fermés ou à l’obscurité, déplace activement (ou passivement) sa tête dans l’espace. Il combine informations d’origine vestibulaire et cervicale, ces dernières ne jouant qu’un rôle négligeable chez l’individu sain.

réflexe vestibulo-oculaire :

La mesure du réflexe vestibulo-oculaire peut se faire soit au cours de l’épreuve calorique, soit au cours de l’épreuve rotatoire pendulaire, soit dans la plage des déplacements naturels de la tête avec le head impulse test (HIT). Au cours de l’épreuve calorique, on peut mesurer ce réflexe de différentes façons, par la vitesse moyenne, la vitesse maximum de la phase lente du nystagmus provoqué, le nombre de secousses par 30 s, la durée totale de la réponse ainsi provoquée, ou bien l’amplitude moyenne en degrés des nystagmus provoqués.

saccades oculaires :

Mouvements les plus rapides que l’œil puisse effectuer permettant de replacer l’axe du regard sur un nouveau point d’intérêt. Ces mouvements extrêmement rapides peuvent être des mouvements volontaires (saccades oculaires, saccades de refixation proprement dites) ou des mouvements involontaires (phases rapides des nystagmus optocinétiques, vestibulaires et proprioceptifs).

saccule :

L’une des deux vésicules qui forment, chez les mammifères, le système otolithique, partie du labyrinthe membraneux. Le saccule est sous-jacent à l’utricule. En tant que partie du système otolithique, c’est un récepteur statesthésique, c’est-à-dire sensible à la position de la tête dans l’espace, du fait de la permanence de l’action de l’accélération de la pesanteur. Chez les poissons, le saccule est sensible aux vibrations acoustiques de basse fréquence. Cette sensibilité est utilisée chez l’Homme pour recueillir les VEMPs

sérotonine :

C’est une monoamine provenant du 5-hydroxytryptophane, présente dans la rate, le tube digestif et les plaquettes sanguines. La sérotonine est un neuromédiateur : son taux cérébral est le plus élevé dans l’hypothalamus. Dans la circulation sanguine, la sérotonine plasmatique en excès est responsable d’une réaction de spasme au niveau des micro-vaisseaux.

somesthésie :

Faculté de percevoir les stimulus d’origine corporelle (chaud, froid, douleur, tact, pression, sensibilité proprioceptive).

symptomatologie :

Ensemble des symptôme d’une maladie et leur étude.

test de Halmagyi :

Autre nom du Head Impulse Test (voir ce terme).

test de Romberg :

Le test de Romberg (1846) consiste à examiner la posture du sujet debout avec les bras en position anatomique : « petit doigt sur la couture du pantalon » (position de Romberg). On compare la posture avec les yeux ouverts et les yeux fermés. Le sujet normal est stable, pratiquement immobile. En cas d’affection neurologique, l’instabilité est peu modifiée par la fermeture des yeux. En cas de déficit vestibulaire unilatéral récent, la tête et le tronc sont déviés du côté lésé.

utricule :

L’utricule forme avec le saccule le système otolithique. Il a une forme aplatie dans le sens transversal. Il est collé contre la fossette semi-ovoïde de la paroi interne du vestibule (partie du labyrinthe osseux). L’utricule est un récepteur statesthésique sensible aux accélérations linéaires et à la position de la tête dans l’espace (un inclinomètre) du fait de la permanence de l’action de l’accélération de la pesanteur.

verticale visuelle subjective :

C’est l’estimation visuelle de la représentation mentale de la verticale. En clinique, la VVS permet d’évaluer principalement la fonction otolithique, mais elles résulte en réalité d’une intégration multisensorielle, plusieurs types de récepteurs sensoriels ayant des fonctions graviceptives. Un protocole de douze mesures successives de la VVS a été proposé : assis dans l’obscurité, le patient positionne le plus verticalement possible à l’aide d’une télécommande, une barre lumineuse de 1 m projetée sur un mur à 1,5 m. La barre est présentée alternativement à gauche et à droite, à partir d’une déviation de 45°, par exemple. La moyenne de l’erreur d’estimation de la VVS désigne le côté de l’atteinte otolithique périphérique. La valeur normale est < 2,4° de déviation par rapport à la verticale gravitaire (pour 95% de la population témoin). Une anomalie otolithique périphérique entraîne une déviation ipsilatérale de la barre lumineuse d’environ 15° à 20° dans une névrite vestibulaire au stade initial ou plus dans un syndrome de Wallenberg. Le temps de normalisation de la VVS est plus long chez les patients atteints de déficits vestibulaires périphériques unilatéraux à droite, comparativement aux déficits gauches.

L’estimation fiable de la verticalité semble être une longue et lente maturation. Elle ne serait optimale qu’à 20 ans et se détériorerait progressivement dès 50 ans, préludant les difficultés de locomotion à venir, et curieusement plus vite chez la femme, quelles que soient les pathologies vestibulaires.

vertige :

Ce mot vient du latin vertere signifiant tourner. Le sens médical de ce mot correspond à une sensation erronée de déplacement de l’environnement ou du corps. C’est une illusion de mouvement. A un degré majeur, il peut s’agir d’un grand vertige rotatoire, c’est-à-dire de tourbillons qui s’accompagnent parfois d’impression d’élévation ou d’une sensation de cyclone interminable. Il peut s’agir aussi d’une impression de déplacement, de roulis, de tangage, de chute. Traditionnellement, le terme vertige correspond à la situation où le sujet voit tout tourner devant lui.

On pourra préférer parler d’une « sensation de vertige » dans ces cas où le patient peut avoir une impression fugace, incertaine que « ça tourne » devant lui. Au-delà de cette précision, il convient de distinguer le vertige du déséquilibre*, l’ataxie à la marche, de la station debout devenue difficile, et de distinguer le véritable déséquilibre* de la simple sensation d’instabilité ou d’insécurité (sans réelle perte d’équilibre*).

vestibule :

Au sens anatomique strict, le vestibule est la partie du labyrinthe osseux postérieur qui contient l’utricule. Dans un sens plus large et plus universellement reconnu, le vestibule est le labyrinthe postérieur, partie postérieure de la capsule otique. Il est formé du vestibule proprement dit et des canaux semi-circulaires osseux. Il contient le labyrinthe membraneux postérieur dont il est séparé par la périlymphe. Le labyrinthe membraneux postérieur est la partie postérieure du labyrinthe membraneux. Il comprend le saccule, l’utricule et les canaux semi-circulaires. Il est rempli d’endolymphe et est tapissé d’un épithélium dont deux différenciations sont particulières : les cellules sombres, partie sécrétoire de l’endolymphe, et les cellules ciliées, partie sensorielle. L’épithélium sombre (fait des cellules sombres) se trouve de part et d’autre des cellules sensorielles des crêtes ampullaires. Les cellules sensorielles sont groupées dans les ampoules des canaux semi-circulaires et dans les macules des organes otolithiques, utricule et saccule.

vicariance :

Faculté d’une fonction ou d’un organe remplaçant une autre fonction ou un autre organe déficient.

video head impulse test :

Cet examen de Video Head Impulse Test (vHIT) est basé sur le principe du test impulsionnel de la tête (Head impulse Test). Ce test permet d’évaluer l’efficacité des réflexes vestibulo-oculaires (RVO) des six canaux semi-circulaires à hautes vitesses de stimulation allant de de 50 à 300°/s. Deux paramètres traduisent l’efficacité du RVO : le rapport entre la vitesse de l’œil et de la tête et la présence éventuelle de saccades oculaires (catch-up saccades). Ces saccades sont une tentative de retour à la fixation de la cible visuelle perdue, pendant (covert saccades) ou au terme (overt saccades) du mouvement de la tête, en cas de déficit vestibulaire. Leurs paramètres sont déterminés par le système visuel.

Au vHIT, l’hyperréflectivité vestibulaire se traduira par une saccade de refixation sur la cible, en sens inverse ; les deux yeux étant projetés trop loin par le reflexe vestibulaire. Le vHIT est devenu un outil incontournable de l'exploration instrumentale du patient vertigineux ou instable. Il contribue largement au diagnostic différentiel entre syndrome vestibulaire périphérique et central et met aisément en évidence le déficit sélectif du nerf vestibulaire inférieur. Un vHIT normal avec une hypovalence significative aux épreuves caloriques est un argument pour un déficit lié à une maladie de Menière ou à un hydrops.

vidéonystagmographie ou vidéonystagmoscopie :

Les lunettes de vidéonystagmoscopie munies d’une caméra infrarouge connectée à un écran permettent d’observer un des deux yeux dans l’obscurité totale et de supprimer la fixation visuelle. La caméra peut être adaptée sur l’œil droit ou gauche au choix. Les systèmes munis d’un écran intégré et d’une batterie rechargeable sont très pratiques lors des déplacements ou des changements de salle d’examen.

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  • acide aminé
  • actimétrique
  • acuité visuelle dynamique
  • ampoule
  • anti-cardiolipines
  • aréflexie
  • ataxie
  • atélectasie
  • atrophie
  • auto-immune
  • biofeedback
  • catécholamine
  • cervelet
  • chronobiologie
  • cognitif (trouble)
  • cognition spatiale
  • diplopie
  • endogène
  • endolymphatique
  • équilibration
  • équilibre
  • feedback
  • flocculus
  • gravité, gravitaxie
  • head impulse test
  • hématologie
  • hémi-négligence
  • hippocampe
  • homocystéine
  • hypergravité
  • hydrops
  • idiopathique
  • implant vestibulaire
  • IRM
  • ischémie
  • Menière
  • mécanorécepteur
  • navigation spatiale
  • neuromédiateur
  • neuroprothèse
  • noyaux suprachiasmatiques
  • nystagmus
  • oculomotricité
  • olive bulbaire
  • optocinétique
  • optocinétique réflexe
  • oscillopsie
  • otolithiques
  • ototoxique
  • pathognomonique
  • planche de Bessou
  • plasticité neuronale
  • plateau de Friedman
  • posturographie
  • posturologie
  • potentiels évoqués
  • proprioception
  • proprioception cervicale
  • réflexe vestibulo-cervico-oculaire
  • réflexe vestibulo-oculaire
  • saccades oculaires
  • saccule
  • sérotonine
  • somesthésie
  • symptomatologie
  • test de Halmagyi
  • utricule
  • verticale visuelle sub.
  • vertige
  • vestibule
  • vicariance
  • video head impulse test
  • vidéonystagmographie